Singulariser les territoires de montagne : les processus de labellisations

Projet terminé

La quête de distinction est, depuis les années 2000, une voie privilégiée par les territoires ruraux. Elle s’opère via des labellisations qui mettent en jeu des valeurs autour des notions de patrimoine, d’environnement et de durabilité. Ce phénomène s’observe avec une acuité particulière en Europe dans l’ensemble des espaces de montagne. Le projet Singulariser les territoires de montagne : approches critiques des processus de labellisations territoriales propose une analyse critique des processus de diversification et de labellisation des constructions territoriales.

 

Les territoires de montagne sont pris, depuis les années 2000, dans des dynamiques concurrentielles paradoxales de distinction sur la base d’une identification des singularités locales et de construction territoriale multiscalaire. Ce faisant, les dites singularités tendent à se dissoudre dans des territorialités plus vastes : grands massifs, grandes régions, grandes métropoles. Paradoxalement, en concourant aux multiples labels et marques, les territoires tendent à s’inscrire dans la dynamique concurrentielle du monde globalisé, tout en recherchant une manière propre d’exister. Ces tendances fragilisent particulièrement les territoires dont le statut d’espaces protégés  (Parcs naturels régionaux ou les aires d’adhésion des Parcs nationaux)est de nature contractuelle et se construit sur une base volontaire des collectivités.

La phase actuelle de course à la distinction succède à plusieurs décennies d’une construction sociale et institutionnelle des territoires de montagne sur la base de caractérisations de nature économiques, socio-culturelles et/ou environnementales, aujourd’hui en cours de reformulation. Le mouvement de labellisation s’accompagne ainsi d’appels à l’innovation institutionnelle territoriale.

Par ailleurs, ces processus participent aussi d’innovations sociales, impliquant des acteurs diversifiés. Dans cette approche, l’innovation sociale implique de transcender les objectifs purement économiques par de nouvelles valeurs répondant particulièrement à l’impératif de durabilité.

Le projet s’intéresse à ces processus à travers trois grandes questions :

  • Comment se construit la distinction d’un territoire ?
  • Quels tensions ou conflits cette quête de distinction induit-elle ?
  • Quels sont les marqueurs d’une « spécificité montagne » ?

Il met en œuvre sur les différents terrains d’études, des postures de recherche diversifiées, questionnant tout particulièrement les formes d’hybridation entre la recherche et l’action.

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