Êtes-vous connectés à la montagne ?

Dans le dernier numéro de la Revue de géographie alpine/Journal of Alpine Research, plusieurs chercheurs investiguent la présence des objets connectés dans l’espace montagnard et l’impact des « traces numériques » produites plus ou moins volontairement.

Comment les géographes s’emparent-ils des données numériques dans le champ des recherches sur la montagne ? Que disent-elles de sa fréquentation et des pratiques ? Comment les gestionnaires d’espaces et les collectivités territoriales les intègrent-ils dans leurs prises de décisions ?

Marc Langenbach et Pascal Mao, du laboratoire de sciences sociales Pacte de l’Université de Grenoble, qui ont coordonné la revue avec Steve Taylor (University of Highlands and Islands), portent le projet de recherche Informations géographiques volontaires (IGV) et fréquentation de la montagne au sein du Labex ITTEM. Dans ce numéro, ils documentent l’omniprésence des IGV dans de nombreux domaines de nos actions quotidiennes, reliées à des objets connectés, et leur présence dans la production scientifique au travers d’un article co-écrit avec Robin Lesné, Hugues François et Nicolas Robinet.

D’autres champs sont investigués dans ce numéro spécial : en quoi les données GPS produites par les traileurs apportent-elles une meilleure connaissance de la fréquentation sportive de la montagne (lire l’article) ? Le phénomène de digitalisation contribue t-il à faire de la forêt un stade (lire l’article) ? Le programme de réintroduction du gypaète barbu dans le Mercantour bénéficie-t-il de l’apport des technologies numériques via un dispositif ludique et par l’implication d’éco-volontaires dans son suivi (lire l’article) ?

Si la confiance accordée aux données numériques, la question de leur interprétation et du cadre éthique et juridique de leur utilisation restent à explorer, « les impacts de la transition numérique sur les espaces de montagne, sur les pratiquants ou encore sur leurs acteurs et les dispositifs de gouvernance pré-existant, constituent désormais un champ scientifique en émergence », résume Marc Langenbach.

Voir aussi la présentation du numéro sur le site d’UGA Éditions.