L’air de rien – Quand les pochoirs révèlent l’atmosphère

Début du projet : 2022

Ce projet est né de la rencontre entre des chercheurs et chercheuses et l’artiste plasticien Yves Monnier. Celui-ci réalise des pochoirs par imprégnation atmosphérique. Trente pochoirs sont déposés dans la métropole, et révélés avec des habitants. L’image rend visible ce que l’on respire. Elle suscite une collecte de récits sur nos liens sensibles à l’atmosphère.

© Olivier Labussière
Le pochoir du Verger aventure, placé dans son paysage, offre un autre point de vue sur la qualité atmosphérique du lieu (Oct. 2022)

Le projet L’air de rien s’intéresse aux rapports sensibles des habitants à l’atmosphère dans l’espace métropolitain grenoblois. Ce cas est paradigmatique : l’atmosphère à Grenoble est avant tout, et à raison, abordée au travers des enjeux de qualité de l’air et de politiques sanitaires. La topographie (entre trois massifs), les régimes de vents et les phénomènes d’inversion de températures en font un territoire propice à la concentration de pollution atmosphérique.

Si l’expertise en matière de qualité de l’air confère aux services de Grenoble Alpes Métropole une capacité à orienter les politiques publiques, elle reste encore, de leur aveu même, difficilement partageable auprès du public. Ce projet propose un autre abord de l’atmosphère que celui porté par les politiques de la qualité de l’air. Il ne cible pas un type de particule. Sur le pochoir se déposent des particules, des pollens, des sables, des feuilles… Le dispositif est hospitalier : il ne prédéfinit ni les participants ni les modes de participation.

La dépose de trente pochoirs dans la métropole se fait le long de trois transects initiés depuis trois stations de mesure de la qualité de l’air, puis déployés vers le Col du Fau, Belledonne et Voreppe. Les lieux de dépose sont choisis en tenant compte des écologies métropolitaines (urbain/péri-urbain, forêts, déchetterie, etc.) et de collectifs (école primaire, collège, association, habitants, etc.) vivant à proximité de ces lieux. Après un temps de dépose, les pochoirs sont révélés avec ces collectifs qui vivent l’apparition d’une image. La découverte de cette image et les liens qu’elle entretient avec le milieu de vie sont l’occasion de récits sensibles et mémoriels. Les chercheurs filment ces lieux, ces pratiques, ces rencontres pour témoigner de ces relations à l’atmosphère dans la métropole.

Ce projet se déploie en association avec la Métropole Grenoble Alpes, le Musée d’art de Grenoble, l’École supérieure d’art et de design de Grenoble, l’association de médiation culturelle Médiarts. Les chercheurs Laure Brayer (AAU-Cresson) et Marc Higgin (AAU-Cresson) y prennent part également.

« L’air de rien » s’articule à un projet ANR en cours, intitulé Sensibilia (2021-2023), dont il propose un développement inédit qui porte sur les relations (sanitaire, patrimoniale, artistique, habitante) à l’atmosphère. Le projet Sensibilia aborde l’Anthropocène sous l’angle d’une crise des sensibilités à l’environnement.

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