Informations géographiques volontaires et fréquentation de la montagne

Les usages du numérique sont désormais omniprésents dans nos pratiques quotidiennes, depuis nos mobilités ou nos outils professionnels jusqu’à nos comportements de consommation ; les loisirs, y compris sportifs et dans la nature n’y échappent pas.

L’émergence et la massification d’outils spécifiques (GPS ou montres connectées) ou généralistes (smartphone, ordinateurs) a contribué à la création de nouvelles pratiques ou de nouveaux comportements, aussi bien sociaux que spatiaux. Dans le premier cas, diverses communautés se rassemblent autour d’une ou plusieurs pratiques récréatives ou sportives (par exemple camptocamp.org pour les pratiques de la montagne, visorando.com pour les activités de randonnée ou openrunner.com pour les sports d’endurance). Dans le second, les pratiquants s’appuient désormais sur des outils de cartographies numériques générant des traces qui sont partagées sur des plateformes ad hoc et le rapport avec la nature et les espaces de pratique est désormais intermédié par le numérique. Dans les deux cas, les pratiquants contribuent plus ou moins volontairement, à des bases de données volumineuses constituées de big data à caractère spatial et produisent des traces géo-numériques.

Deux orientations principales structurent le projet Informations Géographiques Volontaires et fréquentation des espaces naturels et sportifs de montagne. D’une part, il s’agit de saisir le rapport au numérique des pratiquants dans le cadre de leurs activités sportives de nature. Quels sont leurs outils ? Quand et comment sont-ils utilisés ? Comment se positionnent les pratiquants vis-à-vis de la « communauté » numérique ?

D’autre part, il s’agit d’étudier des données de plateformes de sports de nature collectant des Informations géographiques volontaires (IGV). La question est alors de saisir ce qu’un traitement de ces IGV massives peut nous apprendre de la fréquentation des espaces naturels de loisirs sportifs de nature, des nouvelles modalités de pratique et des usages des espaces de montagne.

La double finalité de ce projet de recherche est de comprendre les logiques d’appropriation des usages du numérique, mais aussi la portée heuristique en géographie et pour les socio-écosystèmes de montagne des traces géo-numériques produites dans les loisirs sportifs de nature.

Le projet IGV Lab est porté par les enseignants-chercheurs Marc Langenbach et Pascal Mao et le chercheur Hugues François (Inrae), avec l’appui du Ministère des Sports, de la Grenoble Alpes Métropole et du Département de la Drôme. Il est aussi mené avec l’aide de Robin Lesné, enseignant-chercheur à l’Ulco.